CFE : face à l’immobilisme du gouvernement, nous continuons le combat
Lors de l’examen budgétaire 2026, nous avons une nouvelle fois porté au Sénat la question cruciale du financement de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE). Ma collègue Mathilde Ollivier et moi-même avons bataillé pour proposer des solutions pérennes afin de garantir la continuité de ce pilier essentiel de la protection sociale des Français·es résidant hors de France.
Des propositions ambitieuses, systématiquement rejetées
Sur la dizaine d’amendements écologistes déposés, malgré l’urgence évidente, aucune proposition visant à flécher des financements vers la CFE n’a été adoptée.
Ces mesures sont indispensables pour garantir la continuité du service public, préserver la solidarité nationale et assurer que tous les Français·es à l’étranger puissent accéder à une protection sociale digne de ce nom.
Nos propositions pour sauver et moderniser la CFE
- Le fléchage d’une partie de la Cotisation d’assurance maladie (CotAM), payée par de nombreux retraités vivant hors de France.
- L’affectation d’une fraction de la CSG des Français·es de l’étranger hors Europe pour soutenir la solidarité santé et retraite.
- La création d’une taxe solidaire sur les billets d’avion internationaux, limitée à seulement 25 centimes, pour financer la CFE tout en luttant contre les émissions de CO₂.
- Augmentation de la contribution publique de l’État, notamment pour la prise en charge des anciens “contrats Ex”.
- Création d’un système de retraite solidaire pour les travailleurs indépendants à l’étranger et extension de la couverture sociale aux journalistes expatriés.
- Renforcer la contribution de l’État en augmentant la part de financement public de la “catégorie aidée” de la CFE à 50 %
- Meilleure information et sensibilisation sur les droits et garanties offertes par la CFE via les consulats et institutions publiques.
Toutes ces initiatives ont reçu un avis défavorable de la part du gouvernement et de la droite sénatoriale, qui jugent prématurée la recherche de subventions malgré l’urgence unanimement reconnue par les associations, les conseillers des Français de l’étranger et même les missions de contrôle de l’État.
Une situation dramatique pour la CFE
La CFE assure aujourd’hui la couverture santé et retraite de dizaines de milliers d’affiliés. Ses missions de service public sont estimées à 26 millions d’euros, alors que les subventions de l’État ne représentent moins de 3 % de ce montant. La mission IGAS de cette année confirme ce que nous dénonçons depuis trois ans : la Caisse pourrait disparaître dans 3 à 4 ans sans un réengagement immédiat de l’État.
Le constat est simple et partagé par tous les acteurs concernés : la CFE est au bord de l’asphyxie financière. Et pourtant, aucune dotation d’urgence, aucun financement dédié, aucune réforme structurelle n’a été proposée par la majorité sénatoriale.
Une détermination intacte
Malgré le rejet systématique de nos propositions, nous ne baissons pas les bras. Notre engagement est clair : sécuriser le financement de la CFE, garantir sa pérennité et moderniser la protection sociale des Français·es de l’étranger. Les Écologistes continueront à porter ces combats au Sénat, jusqu’à ce que l’État assume pleinement ses responsabilités.
Pour aller plus loin :
Budget 2026 : nos propositions pour les Français·es de l’étranger
Budget 2026 – mon intervention en séance pour les Français·es de l’étranger
Des propositions concrètes pour une protection sociale plus humaine


