Le réseau d’enseignement français à l’étranger, piloté par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), est unique au monde. Présent dans plus de 139 pays, il réunit aujourd’hui plus de 580 établissements scolaires accueillant près de 391 000 élèves, dont un tiers sont français et deux tiers sont ressortissants d’autres nationalités.
L’opérateur public et le réseau d’enseignement français à l’étranger sont confrontés à des difficultés importantes, qui se sont nettement aggravées ces dernières années. Le déficit structurel lié au poids croissant des pensions civiles, notamment, fragilise désormais le modèle même du réseau français.
Ces difficultés, régulièrement adressées par l’ensemble des acteurs du réseau d’enseignement et les parlementaires, appellent à une clarification urgente du cadre de gouvernance et d’organisation.
Avec ma collègue Mathilde Ollivier nous souhaitons que la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat puisse se saisir de ce sujet à travers la création d’une mission d’information flash sur l’enseignement français à l’étranger.
Cette initiative parlementaire fait écho aux préoccupations que nous portons toutes et tous concernant :
- Le déficit structurel : trésorerie de l’AEFE descendue à 48 millions (en dessous du seuil de sécurité de 55 millions), baisse drastique des subventions d’État (- 38M€ en 2025, -25M€ annoncés en 2026) et l’explosion des charges patronales de pensions civiles que nous avions dénoncées ;
- Les suppressions d’emplois que nous dénonçons avec la suppression de 150 postes de détachés sur 3 ans, malgré la reconnaissance par l’opérateur que ces suppressions nuisent à l’attractivité du réseau ;
- Les questions de gouvernance et de transparence de l’AEFE face à l’instabilité politique et aux changements fréquents d’interlocuteurs ministériels ;
- Le bornage des détachements et la question des (rares) prolongations accordées sur plusieurs centaines de demandes dans le réseau ;
- L’insuffisance des aides à la scolarité et les frais de scolarité en hausse ;
- L’impact sur la mixité sociale et l’accessibilité.
Notre mission flash vise à analyser ces enjeux budgétaires et structurels critiques, en lien notamment avec l’impact de l’objectif de doublement des effectifs à l’horizon 2030. Elle servirait aussi à formuler des propositions pour sortir de cette situation budgétaire que la direction de l’AEFE qualifie elle-même d’insoutenable.