Budget 2026 : les Français·es de l’étranger de nouveau sacrifié·es
Lors de l’examen du budget 2026, nous sénatrices écologistes, avons défendu au Sénat des propositions claires pour sauver l’enseignement français à l’étranger et la protection sociale des Françaises et Français hors de France. Le gouvernement a fait le choix inverse : celui de l’abandon.
AEFE : l’État organise l’asphyxie
La subvention de l’AEFE chute à 391,6 M€ en 2026, soit 63 M€ de moins qu’en 2024. Résultat : suppressions de postes, établissements fragilisés, frais de scolarité en hausse, bourses en chute libre.
Ce sous-financement n’a rien d’accidentel.
Depuis 2009, l’État impose à l’AEFE le coût des pensions civiles des personnels détachés sans compensation suffisante. L’écart atteint aujourd’hui 66 M€ par an. Le ministère du budget l’admet : c’est un choix politique. Ce sont donc les familles qui paient.
Avec Mélanie Vogel et le groupe écologiste, nous avons proposé des solutions budgétaires : faire reprendre ces pensions par l’État, rétablir les crédits, garantir les bourses, soutenir les élèves en situation de handicap.
Toutes ont été rejetées, à l’exception du rétablissement partiel des bourses. Le ministre reconnaît le problème mais refuse d’y répondre.
Sur 456 000 jeunes Français à l’étranger, seuls 120 000 sont scolarisés dans le réseau AEFE. L’enseignement français devient un produit de luxe. C’est une rupture avec l’égalité républicaine.
CFE : la protection sociale laissée à l’abandon
La Caisse des Français de l’étranger est en déficit chronique (plus de 10 M€ par an) du fait du désengagement de l’État. Là encore, ce sont les assuré·es qui paient.
Nous défendons une autre voie :
- un engagement financier clair de l’État,
- de nouvelles recettes publiques (CSG/CRDS, écotaxe aérienne, réforme de la CotAM avec affectation à la CFE),
- une CFE connue, accessible et sécurisée, pilier du lien avec le système de protection sociale français.
Le choix du gouvernement est clair
L’État se désengage, privatise de fait l’enseignement français à l’étranger et fragilise la protection sociale de nos compatriotes.
Nous refusons cette logique. L’enseignement français et la protection sociale ne sont pas des privilèges, mais des droits.
Le combat continue
Des avancées, malgré tout
Les amendements que nous avons défendus sont des solutions sérieuses, chiffrées et immédiatement applicables, fondées sur les recommandations de la Cour des comptes, des rapports sénatoriaux et des Assises de la protection sociale des Français de l’étranger.
Si le gouvernement a refusé l’essentiel de nos propositions, la mobilisation a permis d’arracher plusieurs avancées concrètes pour les Françaises et Français de l’étranger :
- la revalorisation du service civique à l’étranger,
- la remise en cause du délai de carence,
- la création d’une ligne budgétaire dédiée aux catastrophes naturelles,
- la limitation des coupes budgétaires sur les bourses scolaires,
- et la défiscalisation des dons des Français de l’étranger, une mesure de justice fiscale attendue depuis des années.
Ces avancées montrent que la pression politique paie, même face à un gouvernement qui persiste à se désengager.
Pour aller plus loin :
Budget 2026 : nos propositions pour les Français·es de l’étranger
Budget 2026 – mon intervention en séance pour les Français·es de l’étranger


