La semaine dernière j’ai eu le plaisir de rencontrer des Français·es vivant en Afrique de l’Ouest, à l’occasion d’un déplacement au Togo et au Sénégal. Ce déplacement m’a permis d’échanger avec les services consulaires, les établissements scolaires, les associations locales et les acteurs et actrices engagé·es sur différents défis : les retraites, le changement climatique, les demandes de visa, l’enseignement français à l’étranger et l’accès à la culture, ou encore la pérennité de la Caisse des français de l’étranger.

Togo 

À Lomé, ma première étape, j’ai visité la section consulaire et pu échanger avec les conseillers des Français de l’étranger sur l’évolution de leurs conditions de mandat et plus largement sur la situation de la communauté française au Togo. Je remercie chaleureusement Marie-Renée Lubert, cheffe de la section consulaire, pour son accueil et la qualité de nos échanges, et je tiens à saluer l’engagement des agent·es œuvrant chaque jour au service des Français·es du Togo en particulier concernant les défis liés à la hausse des demandes de visas, mais aussi quant à la gestion solidaire des problématiques liées à la situation alarmante du Niger voisin.

J’ai ensuite visité l’Institut Français de Lomé où nous avons discuté de la richesse des projets culturels et entrepreneuriaux, soutenus notamment par des fonds européens qui ont permis la construction d’une scène, d’une médiathèque, d’un impressionnant chapiteau inspiré du Cabaret Sauvage à Paris, et qui permettent chaque jour la valorisation et le soutien aux artistes locaux. 

Au lycée français de Lomé, j’ai pu rencontrer l’équipe de direction et des représentant·es du personnel. Après une visite du lycée, ils m’ont exposé leurs projets pour des partenariats culturels et pour rendre l’établissement plus écologique. Nous avons aussi abordé les conséquences des  coupes budgétaires, la faible rémunération du personnel, les contraintes de plus en plus importantes concernant les agents conventionnés, ainsi que la question récurrente du bornage. 

Nous avons organisé avec Jean-Baka Domelevo Entfellner, conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger, une réunion publique à laquelle ont participé une trentaine de Français·es installé·es à Lomé que je tiens à remercier pour leur accueil. J’ai été particulièrement touchée par l’activité de notre communauté au sein des milieux associatifs et de coopération. Je tiens ici à saluer l’engagement social, éthique et durable des Français·es rencontré·es. Lors de cette rencontre citoyenne nous avons discuté de l’urgence climatique et des moyens de la remettre au centre des débats politiques. C’était aussi l’occasion de répondre aux interrogations légitimes de la communauté locale, majoritairement binationale, sur la montée de l’internationale réactionnaire ou sur les défis démocratiques que traverse la France. J’ai pu ainsi présenter la proposition de loi sur la proportionnelle que je porte au Sénat, réforme du mode de scrutin pour tenter de sortir de l’impasse actuelle. Nous avons rappelé l’importance de défendre les droits des femmes à travers le monde, en particulier la protection du droit à l’avortement et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, sujets sur lesquels je vais proposer, dans les prochains jours, un certain nombre de solutions législatives au service de toutes les Françaises à l’étranger. Le soutien de la France et de l’Union européenne au niveau local a également été abordé, notamment concernant nos responsabilités quant au développement de filières économiques équitables et durables.

Je me suis également rendu au très récent Sénat du Togo, constitué il y a quelques semaines suite à une réforme constitutionnelle, et dont les nouveaux élu·es travaillent à définir le fonctionnement. Ce fut l’occasion de rencontrer le nouvellement élu et premier Président du Sénat togolais, Barry Moussa Barqué, que je remercie pour nos échanges, et pour sa volonté de coopération entre les Sénats français et togolais.
Enfin, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec l’ambassadeur de France au Togo, Monsieur Augustin Favereau, qui m’a présenté les enjeux politiques et historiques locaux, la situation des services consulaires et les coopérations en cours. Les relations franco-togolaises sont particulièrement portées par toutes ces familles binationales qui font la richesse de cette communauté.

Sénégal 

À Dakar, j’ai participé à la troisième édition du Printemps de la 9e circonscription des Français·es établi·es hors de France, organisé par Français du Monde – ADFE. Aux côtés de ma collègue sénatrice Mathilde Olivier, nous avons pris part à trois journées intenses de rencontres et d’échanges.

Lors des nombreux ateliers organisés, nous avons abordé : les mutations des relations entre la France et l’Afrique, la sécurité, le réchauffement climatique, les Assises de la Protection Sociale des Français·es de l’étranger. Nous avons notamment discuté de l’avenir de la Caisse des Français de l’étranger, avec un échange riche entre les conseillers et conseillères venu·es d’une dizaine de pays différents. Nous avons fait le point sur les évolutions récentes des demandes de la catégorie aidée, identifié les obstacles à la souscription, et formulé des recommandations pour garantir à chacun·es un meilleur accès à cette couverture essentielle. De même, nous avons abordé les aides sociales directes et le soutien aux OLES dans l’optique de repenser et d’améliorer la protection sociale des Français·es de l’étranger.

J’ai aussi pu échanger avec un certain nombre de participant·es sur les effets du dérèglement climatique en Afrique de l’Ouest : érosion côtière, précipitations extrêmes, hausses des températures, déplacements de populations, baisse des ressources et rendements agricoles.

Nous avons visité le lycée Jacques Prévert à Saly, qui rencontre différents problèmes financiers notamment dû aux bourses qui ne sont pas délivrées dans les temps. En effet cette année 17 % des bourses n’ont toujours  pas été versées. Nous avons également abordé le sujet des accompagnants des élèves en situation de handicap dont nous portons un renforcement des aides allouées avec le groupe écologiste au Sénat.

Ce déplacement fut également l’opportunité de découvrir la biodiversité locale en me rendant dans la mangrove de Somone près de Saly Portudal. Un espace particulièrement menacé par l’érosion, la déforestation et la perte d’espèces.

Je tiens à remercier l’accueil chaleureux que j’ai reçu lors de ce déplacement au Togo et au Sénégal.