La chute du gouvernement aujourd’hui doit aussi être l’échec de la mortifère tentative du camp de la droite et de la macronie de trahir les citoyennes et citoyens ainsi que nos valeurs communes.

L’échec d’un Premier ministre qui, dos au mur, publie un communiqué de presse à en-tête de Matignon disant qu’il a négocié avec l’extrême-droite et la supplie de lui accorder le salut, plutôt que de chercher la stabilité du côté des forces démocratiques et progressistes.

Cet échec dit une heureuse chose.

On ne peut placer durablement le gouvernement de la France dans les mains de l’extrême-droite.

Cela ne marche pas.

Et dans cet échec résident en vérité plus d’espoirs que d’encombres.

Mais pour les faire vivre, il faudra être à la hauteur.

Le Nouveau Front Populaire, uni face à la responsabilité historique face à laquelle nous ne nous sommes jamais défilés, s’est présenté aux élections sur un programme de justice sociale, d’ambition climatique, de renforcement de la démocratie et des libertés publiques.

Parmi l’ensemble des électeurs et électrices qui ont refusé de donner les clefs du pouvoir au Rassemblement National, parmi ces 65% de Françaises et de Français qui tiennent profondément à ce que la France demeure une démocratie forte, qui fasse vivre les valeurs républicaines et refuse la haine et la violence, c’est ce projet qui a été largement préféré.

Il ne bénéficie pas d’une majorité absolue, c’est vrai.

C’est pour cela que l’alternative à un gouvernement censuré, un gouvernement de poursuite des politiques rejetées qui s’était placé dans les mains de l’extrême-droite est un gouvernement de justice sociale, d’ambition climatique et de défense des valeurs démocratiques qui puisse nous amener sereinement, en actant fermement le refus de l’extrême-droite, vers les prochaines élections.

Cela signifie un gouvernement en mesure de trouver des majorités au sein du front républicain, un gouvernement qui s’articule autour de grandes priorités. C’est ce que le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a mis sur la table, en traçant des priorités de fond.

Cela signifie un gouvernement qui devrait dès le départ avoir un socle parlementaire, qui repose sur une méthode de travail transparente et ouverte, qui puisse s’appuyer sur les groupes se reconnaissant refusant catégoriquement le travail avec l’extrême-droite.

Cela signifie un gouvernement qui puisse travailler à la préparation des prochaines élections, élections qui devront se tenir à la proportionnelle et permettre au pays de trancher les grandes orientations qu’il entend se donner.

Pour tous nos partenaires européens, cette situation difficile ne serait pas inextricable. Nous ne méritons pas moins.

Ces derniers mois n’ont évidemment pas permis de construire des conditions de dialogue stables parmi celles et ceux qui tiennent ou disent tenir au front républicain.

Pourtant il y a un besoin impérieux de le faire.

Ce qui se joue ces jours-ci est plus grand que nous.

L’examen du budget a démontré que des majorités pouvaient exister à l’Assemblée autour de mesures alternatives à la rigueur budgétaire et aux obsessions de l’extrême-droite.

Les semaines qui viennent peuvent voir naître un gouvernement au service de l’intérêt général, qui ne trahisse ni les électeurs, ni les valeurs de la République et qui apporte stabilité et solutions.

Nous sommes prêts à cela.

La question politique la plus importante du jour est donc posée aux députés du camp macroniste.

Quel est pour vous le plus grand problème ?

Détestez-vous davantage les orientations politiques du NFP ou l’extrême-droite ?

Est-ce plus grave pour vous de faire davantage contribuer les plus riches à une crise dont leur enrichissement est une grande cause, ou de placer l’extrême-droite comme maître du jeu en France ?

Est-ce plus grave d’investir dans la transition écologique, dans le logement, dans les services publics, est-ce plus grave de se dédire sur des orientations budgétaires ou sur la sauvegarde de nos valeurs fondamentales ?

C’est une réponse cruciale que vous devez donner au pays.

Oui, il est possible de sortir du chaos et d’enrayer le recul de la démocratie. Il faut juste sérieusement le vouloir.