J’ai eu le plaisir de participer à l’ouverture de la 42e session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), qui s’est tenue du 10 au 14 mars, et de retrouver les conseillères et les conseillers de l’AFE à Paris.

Comme toujours, j’ai eu l’honneur de participer à cette session afin de revoir et échanger avec toutes et tous, élu·es de l’AFE. Cet événement est un moment clé pour la représentation des Français·es établi·es hors de France, pour en savoir plus sur le rôle et les missions de l’Assemblée des Français de l’Étranger.

Marquée par les récentes coupes budgétaires brutales imposées au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, cette semaine était pour autant une session riche de propositions. Les élu·es ont su porter une vision alternative pour l’amélioration de la protection des Français•es de l’étranger, à l’image du lancement des Assises de la protection sociale des Français de l’étranger, projet demandé de longue date par le groupe Écologie & Solidarité.

Ouverture de la session

Monsieur Laurent Saint-Martin, ministre délégué aux Français·es de l’étranger à ouvert cette session en définissant trois axes prioritaires : la sécurité, la modernisation de l’action consulaire et la protection sociale. Le ministre délégué a aussi abordé un projet de loi au second semestre 2025 pour mettre en œuvre les propositions issues des travaux parlementaires et de l’AFE et la nécessité de faire un bilan du cadre législatif actuel pour les Français·es de l’étranger.

Je tiens d’ailleurs à saluer le travail des élu·es pour la reconnaissance de leur statut et l’amélioration de leur représentation démocratique. La charte adoptée en ce sens doit servir de socle pour combler les vides juridiques de la loi de 2013.

J’exprime tous mes encouragements au ministre délégué aux Français·es de l’étranger, le 5ème depuis le début de mon mandat, pour mener à bien sa mission auprès de notre communauté. Mais ne nous y trompons pas, il ne peut y avoir de solution magique pour améliorer le quotidien de notre communauté établie hors de France avec un budget du Ministère des Affaires Étrangère rongé à l’os, synonyme de dégradation de la qualité des services consulaires, de diminution de la protection des plus vulnérables, de fragilisation du réseau d’enseignement français et des réseaux culturels.

Les Assises de la protection sociale des Français de l’étranger

Les Assises lancées lors de cette session répondent à des attentes fortes de nos concitoyen•nes et sont réclamées depuis longtemps par les élu·es du groupe Écologie & Solidarité à l’AFE.

Au cours des 7 mois qui viennent, à travers discussions, contributions, réunions et moments d’échange organisés par les élu·es locaux·ales, les parlementaires et autres partenaires, ces Assises se concentreront sur 3 thèmes​​ : les aides sociales directes et indirectes, les bourses scolaires et AESH, et le fonctionnement de la Caisse des Français de l’étranger. Ce travail sera restitué lors de la prochaine session de l’AFE, à l’automne 2025. En tant que parlementaire, je prendrai toute ma part pour que cette heureuse initiative débouche sur des avancées concrètes et j’invite nos élu·es à travers le monde à y participer activement.

Cependant, il est clair pour les Écologistes que ces discussions ne sauraient être limitées par une réflexion à cadre budgétaire constant. Sans renier la nécessité de choix budgétaires forts à effectuer, ces assises doivent avoir pour objectif de renforcer la justice sociale et la solidarité et de protéger nos concitoyen·nes.

Des commissions en action : des orientations pour améliorer le quotidien des Français·es de l’étranger

Tout au long de la semaine, nos élu·es se sont impliqué·es dans le travail des six Commissions de l’AFE, engagé·es pour améliorer de façon concrète nos vies de Français·es résidant à l’étranger.

Je salue en particulier l’adoption d’une résolution portée par les Écologistes au sein de la commission de l’Enseignement et des Affaires culturelles. Adoptée à une très large majorité et de manière consensuelle par l’AFE. Cette résolution vise à suspendre dès cette année l’application du bornage limitant les détachements des enseignant·es à six années scolaires consécutives dans le réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE). Consciente des effets néfastes de cette restriction sur la continuité pédagogique et l’attractivité du réseau AEFE, j’ai pu m’appuyer sur cette résolution pour interpeller Monsieur le Ministre Laurent Saint-Martin, afin qu’il porte une demande d’abrogation auprès du Ministère de l’Éducation Nationale. Cette révision est essentielle pour garantir la stabilité des équipes éducatives et préserver la qualité de l’enseignement français à l’étranger. 

Quelle place pour l’écologie à l’Assemblée des Français de l’Étranger ?

J’ai pu être auditionnée dans le cadre des solutions pour mobiliser des fonds d’urgence pour les Français·es de l’étranger victimes de catastrophes naturelles ou d’événements politiques majeurs. J’ai tenu a souligné l’importance de considérer la question climatique comme un impératif de sécurité pour nos concitoyen·nes à l’étranger. De fait, le coût financier des catastrophes naturelles est estimé à 320 milliards d’euros, alors que seuls 150 milliards d’euros de risques sont assurés – les plus précaires, notamment dans les pays les plus pauvres, étant donc les plus exposé·es. Les coûts concernant les Français•es de l’Étranger ne sont pas connus, mais différentes pistes de réflexion existent portées notamment par l’AFE et le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE).

Ces travaux ont d’ailleurs inspiré plusieurs de mes amendements aux projets de loi de finances en 20222024 et 2025 qui permettraient à l’État d’agir immédiatement en situation d’urgence pour les Français·es de l’étranger dans divers cas de figure. Deux ont été adoptés par le Sénat mais ont été écartés par les gouvernements successifs après l’utilisation de l’article 49.3 de la constitution. La droite qui soutenait cette proposition en 2020, 2022 et 2024 se refuse désormais de voter les crédits nécessaires à son application.

Il est par ailleurs absolument primordial d’agir également sur les causes de la crise climatique et d’accroître nos capacités d’adaptation au changement climatique et pas seulement d’en payer les conséquences dramatiques. Les coûts engendrés par le changement climatique ne pourront pas tous être couverts. Mais les récentes décisions budgétaires du gouvernement de François Bayrou, comme par exemple la réduction du budget du fonds vert qui passe de 2,5 à 1 milliard d’euros, vont malheureusement dans la direction opposée. 

Je salue la résolution adoptée par l’AFE pour que les propositions et amendements relatifs au fonds d’urgence pour les Français·es de l’étranger victimes de catastrophes naturelles soient intégrés dans projet de loi Français·es de l’étranger annoncé par le ministre Laurent Saint-Martin et je continuerai à porter ces priorités dans le cadre des travaux à venir.

Je tenais à remercier l’ensemble des élu·es et des participant·es pour la richesse des échanges et la qualité des travaux menés. Je reste persuadée que l’engagement collectif que nous portons est la clé pour renforcer le lien entre la France et nos concitoyen·nes à l’étranger.