Extrait de mon intervention en séance sur la question du financement de l’économie de guerre :
En séance publique, j’ai interpellé le Gouvernement sur le financement de l’effort de guerre et les choix budgétaires de la France à l’égard de l’Ukraine. Il semble que le Gouvernement soit plus réticent à augmenter les impôts des plus riches qu’à laisser Vladimir Poutine triompher.
Face au contexte géopolitique actuel, le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé une hausse des dépenses militaires, financées par des contributions publiques et privées. Tout en promettant aux Français•es que leurs impôts ne seraient pas augmentés.
Cette promesse marque une réalité bien plus brutale : en l’absence de contribution des ultra-riches, ce sont les services publics et le système social des Français·es qui en feront les frais.
Cela revient à demander aux Français·es de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites pendant que les ultra-riches s’achètent des yachts. Dans quelle démocratie peut-on accepter un tel marché ? Certainement pas la nôtre.
Aujourd’hui, les ultra-riches dont la fortune dépasse les 100 milliards d’euros ne paient que 4% d’impôts. Une taxation dérisoire lorsqu’on sait que le Français·e moyen paie 50% d’impôts. Cependant notre Gouvernement ne semble pas gêné à l’idée de creuser ces inégalités sociales et d’empêcher tout financement solide de l’effort de guerre. C’est une aberration sociale.
Cette contradiction ne peut plus durer : en 2024, l’Union européenne a donné 19 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, tout en versant 22 milliards d’euros à la Russie en échange de ses fossiles. Si nous souhaitons rendre certain l’échec de l’agression russe en Ukraine ne faut-il pas adopter des mesures fiscales fortes et cohérentes ?
Face à cette injustice, nous écologistes proposons une alternative juste. La mise en place de la taxe Zucman. Cette mesure viserait à imposer les 1 800 ménages les plus riches à hauteur de 2%. Cette contribution permettra de financer notre soutien à l’Ukraine sans faire peser davantage la charge sur les classes moyennes et populaires.
Sans justice fiscale, le Gouvernement minera l’indispensable soutien des citoyens à l’effort de guerre et jettera des centaines de milliers d’électeurs dans les bras de ceux qui préfèrent se soumettre à Poutine.
La transition écologique n’est pas en concurrence avec la défense, elle est la condition sine qua non de notre arsenal militaire pour battre Poutine. L’histoire nous l’a montré, dans les périodes de crise, les injustices économiques nourrissent la défiance et fragilisent nos démocraties. L’heure n’est plus aux demi-mesures. Il est temps que les plus grandes fortunes prennent leur part dans l’effort collectif, en tant qu’Européen•nes.