La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de me rendre à Lisbonne pour aller à la rencontre des Françaises et Français qui y résident. Ce déplacement fut l’occasion de souligner l’importance de la coopération franco-portugaise, liée par une histoire forte d’immigration réciproque, et d’échanger sur les préoccupations de la communauté établie au Portugal, notamment en matière d’éducation, de moyens dédiés aux services consulaires et de sécurité internationale, à l’heure où les enjeux climatiques et géopolitiques sont particulièrement préoccupants.
La situation politique et économique en France, comme en Europe, est attentivement suivie par les Français·es du Portugal, comme me l’a indiqué Madame l’Ambassadrice, Hélène Farnaud-Defromont, lors de l’échange que j’ai eu le plaisir d’avoir avec elle. L’instabilité gouvernementale portugaise et la récente montée de l’extrême droite, suscitent également des inquiétudes à la veille des élections législatives de mai 2025. Face aux tentations autoritaires et aux dérives populistes, notre participation démocratique, en France comme au Portugal, est décisive. C’est pourquoi je ne peux que vous inviter à vérifier votre inscription et à la faire vérifier à vos contacts en France sur le Portail de l’Électeur portugais.
Ce déplacement m’a également permis de rencontrer les équipes de la section consulaire et de l’Ambassade, que je remercie chaleureusement pour leur accueil. Nous avons discuté de l’expérimentation qui a été menée pour la dématérialisation des demandes de passeports, ainsi que des progrès réalisés en matière de services consulaires, notamment concernant les délais de rendez-vous. Nous avons aussi évoqué les défis persistants, pour continuer à améliorer et simplifier ces services, fluidifier les demandes de bourses, assurer les tournées consulaires, mais aussi garantir suffisamment de bureaux de votes pour les périodes électorales. La nécessité de la réouverture d’un consulat à Porto a également été soulevée.
Nous le savons toutes et tous, l’éducation est un sujet majeur pour nos familles françaises et binationales. Lors de ma visite du Lycée Français Charles Lepierre, j’ai eu la chance de visiter le nouveau bâtiment, construit en partie grâce à des matériaux biosourcés, et occupé depuis 2022. L’équipe pédagogique, les représentants de la direction et ceux des parents d’élèves, m’ont alertée sur les craintes que les baisses de dotation font naître et risquent de peser sur le fonctionnement de l’établissement ou de faire augmenter les frais de scolarité. La reconnaissance des diplômes français par les universités portugaises reste également une préoccupation majeure pour les parents.
En plein mois de célébration de la francophonie, j’ai aussi eu l’occasion de visiter l’Institut Français du Portugal, où malgré les impacts persistants du covid-19 et les récentes réductions budgétaires, les équipes sont mobilisées au quotidien pour faire rayonner la culture française et promouvoir l’apprentissage de la langue, notamment auprès de publics d’adultes en recherche d’emploi, grâce au programme “Rendez-vous au futur”. Même écho à l’Alliance Française de Lisbonne, qui réussit à se diversifier grâce à la dématérialisation de ses programmes de langues et qui dispose dorénavant de salles de cours et d’une grande salle d’exposition artistique, après la rénovation d’une partie de ses locaux.
Un grand merci enfin à la vingtaine de Françaises et Français avec qui j’ai pu échanger lors de la réunion publique organisée par le groupe local des Écologistes et avec Ana Saint-Dizier, conseillère à l’Assemblée de Français de l’Étranger. Nos échanges sur la situation géopolitique, le financement de la sécurité européenne – qui doit passer par une taxation appropriée – et la transition écologique, ont été d’autant plus riches qu’ils ont aussi bénéficié de l’expertise de mon ami Rui Tavares, député LIVRE à l’Assemblée de la République du Portugal, que je tiens particulièrement à remercier pour son enthousiasme et son infatigable engagement écologiste.